Appui à la famille Rodriguez-Flores!
Donation protected
MISE À JOUR Décembre 2022
Un grand merci, avec tout notre coeur, à toute la communauté qui a appuyé la famille Rodriguez Flores au cours de cette dernière année. Malgré cette grande épreuve, votre grand élan de solidarité a aider la famille a passer au travers.
** La campagne de socio-financement est maintenant terminée. **
Après 13 mois d'attente incertaine, la famille est sortie du lieu sanctuaire le 14 décembre 2022.
Ottawa a accepté de suspendre l'avis d'arrestation des membres de la famille, menacés d'expulsion vers le Mexique depuis le rejet de leur demande de réfugié. Malgré se soulagement immédiat certain, la famille reste dans l'incertitude pour l'avenir de leur demande d'un statut permanent afin de rester en sécurité au Canada.
Pour plus de détails sur le contexte de leur sortie, voici quelques articles de presse que vous pouvez lire sur le sujet :
La famille Rodriguez-Flores est libre ... pour le moment (Radio-canada)
Les Rodriguez Flores enfin libre (La Tribune)
Rodriguez-Flores family steps out of Plymouth-Trinity (The Record)
Nous laissons ci-dessous le texte de la campagne de socio-financement qui résume la situation de la famille et le contexte dans lequel elle a quitter le Mexique pour venir ici au Canada.
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Depuis leur arrivée au Canada, la famille n'a jamais eu accès à une instance de l'immigration pour exposer leur situation (voir résumer dans le texte ci-bas). La communauté continue à se mobiliser pour supporter logistiquement, légalement, moralement et humainement les Rodriguez Flores.
Les revendications immédiates de la famille et du comité de soutien sont les suivantes, à l'attention du ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Sean Fraser :
- Pour le retrait des procédures de déportations
- Pour l'obtention de la résidence permanente pour des raisons humanitaires
Quelques articles à lire dans les médias :
Réfugiés dans la maison de Dieu (Le Devoir)
200 personnes marchent pour les Rodriguez Flores (La tribune)
La famille Rodriguez-Flores confinée dans l’église Plymouth-Trinity depuis 8 mois (Radio-Canada)
Un rassemblement en soutien à la famille Rodriguez-Flores à Sherbrooke, (Radio-Canada)
La famille Rodriguez-Flores toujours en attente, (La Tribune)
Depuis le 8 novembre, trois membres de la famille Rodriguez-Flores sont réfugié.es dans un lieu sanctuaire à Sherbrooke (dans l’Église unie Plymouth Trinity). Depuis cette date, il n'est plus possible pour les membres de la famille de continuer de travailler ou d'avoir des revenus. Des démarches légales sont en cours afin de régulariser leur statut au pays, car expulser la famille du Canada c'est les condamner à mort (voir résumé de la situation ci-dessous).
Aujourd’hui, plus que jamais, la famille Rodriguez-Flores a besoin de vous et de votre générosité pour ramasser de l’argent servant à payer les frais de l’avocat, de la nourriture et à continuer de respecter certains engagements qu’ils ont acquis avant de se retrouver dans cette malheureuse situation d’incertitude et de confinement volontaire.
Votre donation fait la différence!
Faites un don et partagez cette campagne autour de vous. Tous les fonds iront directement à la famille Rodriguez Flores.
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RECRUTEMENT FORCÉ : ÇA VOUS DIT QUELQUE CHOSE?
L’histoire de la famille Rodriguez Flores en est un exemple.
Georgina nous raconte :
« En 2018, c’est le début des actions directes contre mon intégrité physique et psychologique de la part d’un cartel très puissant. Ce cartel est formé des employés publics, des membres de l’armé et des policiers qui ont déserté leur service pour prendre le contrôle du trafic des drogues.
Un jour, un membre du cartel est venu me voir. Il m’a dit que ma cafétéria, qui était devant une université, était une bonne place pour le commerce de la drogue. Je lui ai répondu que je n’étais pas intéressé. Il est parti.
Un mois plus tard, il est revenu et il m’a dit que si je ne vends pas de drogue je serai obligée de lui payer UNE QUOTE. J’ai continué de refuser et la personne est partie en colère.
La même nuit, ils ont incendié ma cafétéria. Le lendemain, j’ai fait une dénonciation au Ministère public au Mexique.
Quand on fait une dénonciation (dans n’importe quelle institution, pas seulement au Ministère), on ne parle jamais des cartels parce c’est dangereux. Au ministère, on nous a demandé des noms, mais nous avons dit qu’on ne savait pas. On ne donne jamais de noms. On n’a fait que dire que nous avons été victimes d’un incendie. De cette façon, le fonctionnaire pouvait conclure dans notre dénonciation, en toute impunité, « Vandalisme », sans aucune mention des cartels.
(Je leur ai demandé ce qui serait arrivé s’ils avaient donné des noms.)
Les cartels seraient automatiquement informés de notre dénonciation et auraient des renseignements pour nous retrouver plus rapidement grâce aux informations transmises par les fonctionnaires publics qui travaillent avec les cartels.
Mais surtout, parce que notre fille aînée avait pris la décision de rester au Mexique et d’une certaine façon, nous voulions « la protéger ».
Et finalement, si nous ne donnions pas de noms, nous pouvions gagner du temps pour quitter le Mexique. »
C’est l’exemple de leur « recrutement forcé ».
La famille Rodriguez Flores nous parle de leur quotidien dans un lieu sanctuaire.
Georgina :
« D’être ici c’est un miracle. Nous sentons la générosité, la solidarité, le soutien des gens qui croient en nous. Ici dans l’église, nous sommes tranquilles, mais nous ne sommes pas libres. C’est difficile de vivre dans l’incertitude, de ne pas savoir ce qui nous attend, de ne pas savoir combien de temps ça va durer. C’est difficile d’expliquer à notre garçon pourquoi nous sommes ici parce qu’on n’a rien fait de mal. Il espère tellement sortir bientôt. Il est jeune, c’est encore plus difficile pour lui.
En plus de ne pas être libres, il est aussi difficile pour nous de ne pas être utiles parce que nous sommes habitués à travailler, ça fait partie de nos valeurs. Aussi, il est difficile d’avoir perdu notre autonomie financière et de dépendre de la solidarité des gens pour combler nos besoins de base. Je me sens gênée de demander l’argent pour acheter des produits d’hygiène personnelle par exemple.
Pour ne pas être déprimés, je motive la famille. Tous les jours, je leur demande de m’aider à préparer à manger, à faire le ménage, à faire de l’exercice, à étudier. Je prie Dieu tous les jours. Il nous donne le courage. Même si c’est très difficile, nous gardons espoir. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Je rêve de vivre librement à Sherbrooke et de servir le pays qui nous accueille. »
Manuel :
Notre quotidien à l’église. Nous vivons ici depuis le 8 novembre 2021, aujourd’hui le 5 juin 2022, ça fait presque 7 mois. Nous pouvons aller partout dans l’église. Nous sommes installés dans une chapelle du sous-sol qui a été transformée en chambre.
- Une grande chambre avec 2 lits, une petite table et un petit frigo.
- Une petite pièce pour faire de l’exercice. C’est surtout pour Manolo. Moi, je ne peux pas encore l’utiliser parce que je suis tombé dans l’escalier.
- Une autre petite pièce avec deux grandes tables et un micro-onde. Nous passons beaucoup de temps là parce qu’il y a une belle grande fenêtre. J’aimerais sortir par la fenêtre.
Nous utilisons aussi la cuisine de l’église. À Noël, le Révérend Samuel nous a fait un cadeau, il a fait installer une douche dans la toilette. Quand une personne vient nous visiter, nous allons dans le salon. Quand la personne s’en va, je voudrais sortir avec elle. Pour oublier la situation, je dessine, je regarde la télévision. Après dîner, j’aide à la cuisine, j’écoute de la musique. Ensemble nous étudions le français : on écrit, on écoute. On parle avec notre fille et nos petits enfants au téléphone. »
Chacun notre tour, nous avons des épisodes de dépression parce qu’on a suffisamment de temps pour nous rappeler le parcours migratoire qu’on a fait pour sauvegarder notre vie. Nous pensons souvent à la famille qui reste encore au Mexique et qui est toujours en danger. Nous pensons aussi à tous les amis et les biens matériels que nous avons perdus après avoir fait autant d’efforts pendant des années pour réussir notre vie. Aujourd’hui, on se retrouve sans rien.
Manolo 18 ans :
« J’aimerais vous parler de mes journées. Chaque jour, c’est la même chose, je me lève et je fais la même chose. Je pense toujours à sortir. Parfois, j’ai de l’anxiété parce que je veux juste sortir. Il y a des jours où je ne mange pas parce que je me sens triste pour être tout le temps enfermé. C’est très difficile pour moi parce que je ne peux pas faire les choses qu’une personne de 18 ans peut faire. »
Qu’est-ce qui fait que c’est dangereux pour nous de retourner au Mexique ?
Georgina `:
« Avec la nouvelle technologie, c’est plus facile d’être retrouvés par les cartels. Les cartels ont infiltré toutes les institutions de l’état (police, armée, fonctionnaires, bureau de l’immigration dans l’aéroport, etc.) Il n’existe pas d’organismes ni de programmes de protection pouvant assurer la vie des citoyens persécutés par les cartels. La violence a augmenté dans tout le territoire mexicain. Il existe une grande possibilité que les cartels soient déjà informés des dénonciations faites par la famille dans les médias canadiens. Donc ils ne nous pardonneront pas pour la mauvaise image que cela représente pour eux sur le plan international. »
Organizer and beneficiary
Comité d'appui à la famille Rodriguez Flores
Organizer
Sherbrooke, QC
Manuel Rodriguez Sarabia
Beneficiary