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AVC, Depression, Maladie : Les raisons de ma disparition.

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Bonjour à toutes et à tous.

Avant de développer mon histoire plus largement, voici un résumé très rapide pour celles et ceux qui souhaiteraient en avoir un. Je m’appelle Thibaut, j’ai 44 ans, et j’ai traversé une période extrêmement difficile après un accident de vie qui m’a plongé dans une profonde dépression. J’ai tenté de mettre fin à mes jours à deux reprises, entraînant de nombreuses hospitalisations. Par la suite, j’ai subi un AVC, avec des conséquences physiques et psychologiques importantes.

Après plus de trois ans de lutte, je suis aujourd'hui presque totalement rétabli, tant sur le plan physique que psychologique. Malgré le sentiment d’avoir perdu trois années de ma vie, je vais beaucoup mieux et espère à nouveau le meilleur. Et bien que mes difficultés financières ne soient pas récentes, sachez qu’il était absolument essentiel pour moi de m’inscrire dans l’action, de réapprendre à maintenir ma stabilité psychologique et morale pour me sentir légitime à solliciter humblement votre soutien.

Le montant récolté par la cagnotte m’aiderait à financer un déménagement urgent en Novembre, essentiel pour tourner la page de cette période excessivement difficile, ainsi qu’à régler des dettes accumulées ces trois dernières années, toutes liées à des besoins vitaux, et non comme vous vous en doutez, à des crédits de consommation. Ayant vendu presque tous mes biens pour subsister, je suis désormais en pleine reconstruction sociale et professionnelle, mais j’ai besoin de votre générosité pour assoir ce tout nouvel élan que j’ai donné à ma vie. Vous trouverez évidemment bien plus de détails dans ma description ci-dessous. Par avance, sachez que j’apprécie le temps que vous prendrez à lire cette parenthèse éprouvante de mon histoire.

(A toutes fins légales, sachez que je ne cherche à faire, ni ne fait nullement et sous aucune condition, la promotion de l'auto-mutilation ou du suicide.)
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  • Préambule :
Avant toute chose, j’aimerais écrire que mon récit ci-dessous retranscrit des évènements de ma vie qui peuvent être difficiles à appréhender, mais afin d’être compris, je me suis efforcé d’être le plus authentique possible, d’entrer dans le privé sans pour autant me perdre dans l’intime ou le spirituel. Vous en comprendrez aisément les raisons. Même si le texte est relativement long, j’ai volontairement retiré les descriptions et les détails de beaucoup d’évènements. Non pas qu’ils soient superflus, mais je me suis appliqué à rendre l’ensemble digeste.

Néanmoins, compte tenu de la somme colossale dont j’ai besoin pour me permettre d’achever ma reconstruction et prendre pleinement un nouveau départ, il m’apparaissait légitime de vous décrire les étapes les plus significatives de ce qui a constitué la plus grande épreuve de ma vie, et de vous expliquer les raisons qui me poussent aujourd’hui à demander, en toute humilité, votre soutien financier, car c’est aussi de la nature de votre soutien que dépend mon avenir à court et moyen terme.

En outre, j’espère que cette tranche de vie inspirera ceux et celles qui se trouvent dans une situation qu’ils ou elles jugent trop complexe et difficile, et qui ne trouvent plus la force pour se relever. Qui que vous soyez, ne perdez pas espoir.

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Le sommaire :
  • Qui suis je ?
  • Le contexte.
  • La perte de mon activité professionnelle.
  • Deux deuils très douloureux.
  • Les appels à l'aide.
  • L'effondrement.
  • Au plus profond de la dépression.
  • L'AVC.
  • La rencontre qui a tout changé.
  • Un parcours de santé qui ne faisait que commencer.
  • La rupture.
  • La reconstruction.
  • Aujourd’hui, et l’importance de votre soutien.
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  • Qui suis je ?
Tout d'abord, pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, permettez-moi de me présenter brièvement : je m'appelle Thibaut, également connu sous le pseudonyme "Wanda". J'ai 44 ans. Pendant près d'une décennie sur internet, j'ai bénéficié d'une certaine reconnaissance par l’implication que je portais à mon travail en ma qualité d'assembleur et intégrateur PC. Grand amoureux des animaux, j'étais accompagné d'une petite bouledogue nommé “Sinky” qui au fil des ans est devenue la mascotte à la fois de mon activité, comme de mes streams.

En amont de la rédaction d’articles et dossiers hardware pour différents sites de Tech et quelques offres de postes de journaliste cordialement déclinées, j’ai été durant 8 ans le leader français de l’assemblage PC indépendant. Comprenez environ 650 machines assemblées sur mesure et un carnet de commandes souvent complet des mois à l’avance. J’ai officié sur Twitch dont j’ai été le pionnier en la matière, ainsi que sur YouTube, inspirant toute une nouvelle génération d'assembleurs PC.

Durant ces longs assemblages en direct, j’ai tenté au mieux à la fois de véhiculer des valeurs humanistes qui me sont chères sans pour autant me confondre dans la naïveté, mais aussi de vulgariser au mieux les sciences et technologies liées à l’imagerie.

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  • Le contexte :
Mai 2020 : Nous sommes au début de la crise Covid, mais je suis néanmoins à mon firmament professionnel. De nouveaux projets très enthousiasmants me sont proposés, des propositions de partenariat d’importance se présentent également à moi, mon avenir pro comme personnel se présentent comme radieux. J’ai confiance, mais je suis victime de mon succès et évolue sans cesse proche du burn-out. Je ressens ainsi le besoin de déménager dans une région inconnue, à la fois pour me permettre de changer d’air, mais également dans le but de venir apporter mon soutien à une personne qui m’était chère.
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  • La perte de mon activité professionnelle :
Aout 2020 : À peine trois mois après mon déménagement, la crise Covid prend une ampleur inédite. Le marché des semi-conducteurs entre dans une crise sans précédent. La saturation de cette industrie va entrainer la raréfaction puis la disparition totale de certains composants hardware (en premier lieu, les cartes graphiques), mettant un stop net à mes activités professionnelles. Sans composant : impossible de travailler. Je ne le savais pas alors, mais cette crise allait s'éterniser pendant presque deux ans.

Décembre 2020 : Avec beaucoup de difficultés, je trouve néanmoins ça et là quelques clients. De faibles revenus qui ne me permettent déjà plus de payer mon loyer et de me nourrir convenablement. Les difficultés financières s'accumulent, et l'opacité quant à mon avenir professionnel provoqué par la crise Covid fait naturellement naitre en moi une forte incertitude. Incertitude qui cachera une déprime importante, mais que j'espère encore passagère.
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  • Deux deuils très douloureux :
Avril 2021 : J’ai dû faire face à un premier deuil lié à la personne que je devais rejoindre, et qui va profondément me bouleverser et me plonger dans une dépression sévère (permettez-moi de ne pas rentrer davantage dans les détails ici, car il y aurait trop à dire, sachez simplement qu'il a eu lieu dans des circonstances difficiles, multipliant la force de son impact).

Je passe alors deux mois à accuser le coup, à tenter au mieux de ne pas m'effondrer, à tout mettre en oeuvre pour rester vaillant, mais ma douleur reste très vive, et désormais sans travail et seul dans cette région, j'éprouve de grandes difficultés à trouver une présence sur laquelle m'appuyer.

Juin 2021 : Alors que je n'ai pas encore pu opérer mon premier deuil, deux mois plus tard, “Sinky”, ma petite boulette, mon boule-drogue, ma mascotte et mon amie depuis 13 ans meurt… C'est le point de bascule qui va me faire poser les deux genoux à terre. Je me trouvais déjà dans une importante détresse morale, son décès va finir d'assoir la dépression contre laquelle je luttais déjà très péniblement.

(Voir cette vidéo de ma boulette en stream d'assemblage)
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  • Les appels à l'aide :
Juillet 2021 : À ce stade, je me sentais dévisser totalement, j'éprouvais désormais de grandes difficultés à trouver du sens à toutes choses. Prendre une simple douche me demandait des efforts considérables. Sortir provoquait de terribles crises de panique. Mon esprit était incapable de se focaliser sur le moindre divertissement, j’étais devenu une éponge à émotions dénuée totalement de filtre et de garde-fou. J’absorbais tout frontalement avec une grande violence. Je devais apprendre à vivre avec une dépression sévère et sans perspective d’avenir. Ma situation financière n'était plus alarmante, mais déjà intenable. Je n’arrivais tout simplement plus à manger. À ce moment-là, et dans ces conditions, il n’était plus possible pour moi d'imaginer ne serait-ce que de trouver un travail de substitution.

Me sentant perdre totalement pied, j'ai appelé à l'aide, clairement et sans pudeur, auprès de quelques contacts internet dont je savais qu'ils habitaient dans la région, j’avais besoin de chaleur humaine, d’entendre des voix, de voir de la vie. Quelques-uns sont venus me rendre visite et j’avais espoir qu'ils comprennent ma détresse. Certains m’ont écouté attentivement, d’autres m’ont assuré qu’ils seraient là, mais aussitôt partis de chez moi, aussitôt oublié. À l'exception d'une seule personne, qui se trouvait à la veille d'un déménagement qui allait l'envoyer à l'autre bout de la France, personne ne s’est jamais plus impliqué. Je devais alors accepter de rester physiquement seul face à mes abysses, et je le resterai encore longtemps.
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  • L'effondrement :
Je vais écourter au mieux cette partie, déjà parce que je ne suis pas certain de pouvoir légalement écrire certaines choses, mais aussi parce qu’à cet instant de ma vie, j'ai écrit environ 120 pages, un véritable exutoire. Vous imaginez bien que ce n'est pas ici, en quelques caractères, que je vais pouvoir décrire l'intensité comme la complexité de ce qui m'a traversé.

De Juillet à Décembre 2021, j'ai ainsi vécu un véritable enfer, au sens premier. Je me suis totalement lâché la main, plongé dans l'alcool, ivre à en baver du matin au soir, perdu 20 Kg (je faisais alors 56 Kg pour 1m82 - photo -), je ne mangeais évidemment plus, je n'en avais de toute façon pas les moyens, et lorsque je mangeais, il s'agissait uniquement de compléments alimentaires. (remboursés par la sécurité sociale -photo-).

Je perdais souvent conscience chez moi, mais aussi parfois à l'extérieur lorsque je trouvais encore la force de sortir, des chutes qui occasionnaient parfois de légères blessures, mais surtout moult interventions du SAMU, ponctuées de nombreux allers/retours à l'hôpital. Puis, pour tenter de contenir ma rage et ma douleur afin de ne pas commettre l'irréparable, je suis entré dans une sombre période ou je me scarifiais. Mon bras gauche en porte encore les cicatrices. Seul moyen pour moi d’exprimer ma souffrance et de retrouver la conviction d’être encore vivant. (à des fins légales, sachez que je n'en fais évidemment, nullement la promotion).

La douleur et le sentiment d'abandon gouvernaient entièrement mon quotidien. Je ne demandais plus d'aide, je ne souhaitais même plus me venir en aide. Je buvais, je vomissais, je me scarifiais, et j'écrivais, voilà ce que fut mon quotidien pendant des mois. Et puis, une nuit je décide d'en finir, je ne donnerai évidemment aucun détail. Cet élan d'abandon n'était pas ferme, et il s'agissait ici pour moi d'un énième appel à l'aide.

Je suis ainsi resté hospitalisé une 15ene de jours en Hôpital psychiatrique. Lieu de désespoir et de déchéance humaine, qui démontre l'étendue de la décrépitude extrême du système de soin français. Je pourrais en parler beaucoup, mais je ne le ferai pas ici. Je suis finalement sorti de ce lieu de mort, qui, croyez-le ou non, me faisait bien plus de mal que de bien, étant extrêmement sensible à la détresse d’autrui, un hôpital psy fut le pire lieu de guérison pour quelqu’un comme moi, et encore plus à cet instant-là de ma vie.
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  • Au plus profond de la dépression :
Je rentrais chez moi après cette énième hospitalisation. Évidemment, personne n'était là, et la messagerie toujours vide. Je me souviens de cet instant où j'ai tourné les clefs pour entrer dans mon appartement pour n'y trouver que détritus, nuées de moucherons, bouteilles vides, et surtout, ce silence et cette solitude qui me torturaient depuis des mois.

Après un court sursaut, je reprenais ainsi très vite mes mauvaises habitudes. Quelques jours plus tard, plus rien ne m'animait, je n’étais plus en colère, même plus triste, un instant, j'ai cru même être sur la voie de la guérison, mais en réalité, j’étais devenu émotionnellement totalement apathique. J'étais une ombre. J'ai alors décidé d'en finir sans retenue. Pas de détail à nouveau, mais pris de panique, un geste me poussera à appeler les pompiers qui me trouveront inconscient. Je me réveillerai à nouveau à l'hôpital.

Je resterai presque un mois en hôpital psychiatrique sous contrainte, avec une prise en charge et un soutien psychologique scandaleusement et honteusement absolument déplorable. De mon expérience, les hôpitaux psychiatriques ne sont plus que des mouroirs tant ils manquent de moyens.

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  • L'AVC :
Me voilà début novembre 2021. Après avoir passé des journées et nuits entières avec les numéros d’aides (SOS suicide / amitié etc), j’étais totalement exténué, très gravement amaigri, sans ressource, sans présence et sans but. Je ne savais même plus ce que j'étais censé espérer ou vouloir. J'étais entièrement déconstruit et désoeuvré. Et malgré des événements très difficiles, je ne m’explique toujours pas comment un esprit peut se briser ainsi en l’espace d’une année. Cette période marque une présence vocale (téléphone, discord) très forte de certains membres de ma communauté, qui avaient bien compris que j'étais sur le point d'abandonner définitivement.

Malgré tout, je leur présenterai quelques jours plus tard mes adieux durant un “évenement” vocal ouvert à tous. Je voulais maintenant m'en aller, et en douceur, dans un lieu que j'avais choisi et que je trouvais beau. Je me suis procuré - non sans mal - ce qu'il fallait (pas de détails) et j'avais tout planifié, lettres d'adieu comprises.

Et puis, à peine quelques jours plus tard, je me couche avec une faiblesse sur la partie gauche du visage, je ne suis pas véritablement inquiet, car je suis toujours plus ou moins ivre, je n'ai sans doute pas dormi depuis 30 heures, la fatigue et la sous-alimentation sans aucun doute.

Je me réveillerai quelques heures plus tard avec la façade gauche du visage totalement paralysée, du haut du front jusqu'en bas du menton. Je constate aussi très rapidement que mon bras gauche comme ma jambe gauche ne sont plus vraiment d'accord pour m'écouter. Je saisis mon téléphone pour composer le 18, je réalise alors que ce que je raconte au médecin est totalement incompréhensible. Je n'arrivais plus à articuler. (Voir cette vidéo)

Je vous épargne les nombreux détails, mais j'ai notamment dû réapprendre à m'exprimer. Ma communauté a joué un rôle essentiel à ce moment-là. Grâce à leur soutien, j'ai peu à peu retrouvé ma capacité à articuler. Je multipliais les appels vocaux et je reprenais doucement les stream (de jeu vidéo) cache-oeil gauche en place, dans le seul objectif d’exercer mes muscles faciaux. J’apprendrai un peu plus tard que j’avais perdu 9 points à l’oeil gauche. (Voir cette vidéo)
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  • La rencontre qui a tout changé :
Vient la période du réveillon 2021, et comme en d’autres occasions par le passé, je passerai Noël seul, cette fois particulièrement amoindri comme vous l’avez compris. Alors spontanément, par dépit et sans m’attendre à rien, je poste le simple message suivant sur X (anciennement twitter) : “Je serai seul pour Noël, si vous l’êtes aussi, nous pouvons le passer ensemble”. Je reçus quelques messages compatissants et très touchants. L’un d’entre eux viendra d’une femme alors postée en Russie, loin de sa famille en France, et qui me proposera de passer Noël à deux afin de faire connaissance. J’accepterai.

Je ne le savais pas alors, mais je venais de rencontrer un être fabuleux au travers duquel j’allais réapprendre peu à peu à aimer à nouveau. L’aimer elle, mais réapprendre à m’aimer moi et la Vie avec. Après des semaines entières à échanger avec une authenticité singulière, nous nous rencontrâmes fin Janvier 2022. Dès le soir de notre rencontre, je réalisais que je tombais follement amoureux d’elle. Je l’aimais déjà. Il est essentiel de comprendre que j’aimais, non pas ce qu’elle apportait dans ma vie, mais ce qu’elle était indépendamment de moi. Je n’avais jamais vécu cela. Certes, elle incarnait un puits de lumière à cet instant de mon existence, mais c’est bien son authenticité jumelle qui m’a emporté.

Je compris trop vite que je ne pourrais lui donner que trop peu, car j’avais trop à reconstruire, tout à reconstruire. Je n’étais pas prêt à vivre un amour que j’avais toujours souhaité. J’étais dans l’ambivalence, c’était une incroyable bénédiction autant qu’une immense injustice.

Dès lors, le temps, comme le manque de manifestations concrètes de ma laborieuse reconstruction jouaient contre moi, contre nous deux. J’avais de nouveau retrouvé une immense soif de vitalité, mais je devais maintenant puiser en moi afin de trouver la force de me rebâtir, mais plus difficile encore, que je sois aussi en mesure de le lui démontrer.
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  • Un parcours de santé qui ne faisait que commencer :
Très tôt en 2022, des douleurs légères et diffuses apparaissaient : Dos, épaules, bras et mains d’abord. Rien de véritablement handicapant dans un premier temps. Puis les semaines et les mois passant, ces dernières devenaient de plus en plus douloureuses. Plus curieux, elles se déplaçaient sans véritable cohérence dans de nouvelles zones : Gorge, chevilles, bassin. Un long parcours de soin de 18 mois a alors débuté au sein d’un paysage médical français déjà exsangue, ou le moindre rendez-vous peut nécessiter des mois d’attente.

En amont des RDV avec les généralistes, psychiatres et ORL, je devais maintenant composer avec des neurologues, rhumatologues, kiné et autres. Tous m’ont fait passer aux bas mots une 30ene de scanners, radio, IRM, électromyogrammes. Auquel se sont ajoutés de nombreux bilans sanguins. Je suis également allé jusqu’à passer un examen génétique pour parvenir à trouver l’origine de mes douleurs. En vain. Les douleurs existaient, j’apprenais à les connaitre, et je saisirai avec le temps qu’elles étaient à la fois d’origine musculaire comme articulaire.

À cette période-là, je suis partagé entre soif de reconstruction et épuisement psychologique. Je n’en voyais plus la fin, et je recommençais à me demander non pas, si je voulais m’en sortir, mais si je le pouvais. On me diagnostiquera d’abord l’éventualité d’une “Polyarthrite rhumatoïde”, puis quelques mois plus tard : une “Fibromyalgie” sans véritable conviction. Il se cache derrière ces deux noms deux maladies incurables. De quoi bien enfoncer à nouveau mon moral.
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  • La rupture :
Me voici en Janvier 2024. Durant les quelques mois qui suivront, je ferai preuve d’énormément de ténacité pour continuer de me reconstruire psychologiquement et physiquement. Continuer à y croire, à positiver, à m’impliquer dans ma reprise de poids comme au sein de ma nouvelle hygiène de vie, et ce, sans savoir si j’étais ou non porteur d’une maladie grave. Il était essentiel aussi que j’envisage désormais bien plus sérieusement de reprendre mon activité professionnelle tant les dettes s'accumulaient. J’ai essayé bien entendu, avec deux ou trois clients en catimini, mais je n’étais pas encore tout à fait prêt à assumer à nouveau mon rôle de chef d’entreprise. C’était encore trop de responsabilités pour moi.

Ce début d’année fut donc une période éreintante, où je faisais souvent deux pas en avant, puis un pas en arrière. Une période que ma compagne comprenait de plus, excessivement mal. Avec le temps, je me rendais compte peu à peu qu’elle ne croyait plus en ma capacité à me remettre véritablement de cet amas d’épreuves innombrables, dont elle n’a par ailleurs, jamais su véritablement en saisir toute la teneur. Elle ne percevait plus ma ténacité et entretenait une vision presque entièrement brouillée de qui je devenais, comme de la nature des efforts que je faisais au quotidien. Je voulais qu’elle voit mon courage mais elle ne voyait que mes excès de faiblesses. Elle ne croyait tout simplement plus en moi, plus en nous, contribuant énormément à mon découragement. Mécaniquement, par effet de levier, il devenait alors impossible pour elle de se projeter dans un avenir commun avec moi, et moi, de me nourrir de l’espoir de pouvoir lui offrir un jour tout ce dont je rêvais.

Même si cela peut paraître antagonique, car ça l’était, nous menions une relation très intense, mais à distance. Et si nous communiquions beaucoup, nous étions véritablement emmenés à nous voir au mieux, seulement six ou sept fois dans l’année. Si vous êtes suffisament expérimentés, vous comprendrez que la distance emmène des troubles inévitables dans la compréhension de l’autre, stimule les insécurités et les trauma, réveillent les doutes et alimente les interprétations erronées, pour finir par abimer gravement le maintien de la connexion émotionnelle. Sans vécu commun, sans le partage, sans toutes ces petites choses infimes, mais qui comptent pourtant tellement, tout s’érode. En réalité, il est, je crois, impossible de vivre une relation à distance de deux ans sans que celle-ci ne s’attaque violemment à l’égo de l’autre. En juin 2024, elle rompait, pourtant toujours emplie d’amour à mon égard.

Il y a ici un enseignement de valeur que je souhaiterais, si vous me le permettez, vous partager. Si vous êtes un jour confronté à une personne dont la vie a été gravement accidentée : l’élément essentiel est de ne pas la résumer ni la réduire à ce qu’elle traverse à cet instant là, fusse-t’il durer des mois. Les instants de découragements, les comportements parfois excessifs font partie du processus d’adaptation et de guérison.

Tromper leur confiance ou abandonner ces personnes constituerait une double injustice pour elles. Car si vous ne constaterez que très peu de manifestations concrètes du combat qu’elles mènent au quotidien, en revanche pour les personnes qui se reconstruisent, chaque jour passé avec un enthousisame retrouvé est un pas vers la vie, chaque parole d’avenir, chaque engagement, chaque promesse comme chaque projet, constituent pour elles la manifestation d’une guérison pro-active bien concrète. Pour ces personnes là, les mots ancrés dans l’avenir ne seront pas que des mots, ils seront une victoire. Écoutez les, soutenez les, croyez en eux, faites leur confiance, et faites le jusqu’au bout.
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  • La reconstruction :
Juillet 2024 : Il y a des moments précieux dans notre vie. Vous savez... ces moments trop rares comme suspendus, ou l’on ose enfin viser plus haut, ou l’on trouve la force de casser notre propre image, ou l’on décide de rattraper ce qui nous a échappé, ou l’on cesse de craindre, ou de tout sur-anticiper, ces moments ou l’on conscientise que nos cicatrices sont notre plus grande force. Alors, l’on retrouve cette certitude, cette singularité qui nous permet de nous bâtir différemment. Durant mon trop long parcours, c’est ce que j’ai vécu à cet instant là.

Depuis, j’ai progressivement retrouvé la conviction que plus rien ne m’était interdit. Je le savais déjà bien sûr, mais je l’ai conscientisé enfin à nouveau, et surtout, j’ai pu enfin l’inscrire dans la durée. Depuis, comme charité bien ordonnée commence par soi-même, j’ai mis en pratique de nombreux changements dans ma vie. C’est un peu scolaire, veuillez m’en excuser, mais je vais en lister une partie. J’ai entièrement revu mon hygiène de vie, je me lève très tôt, je fais du sport tous les jours, je suis passé de 15-20 cigarettes (roulés) à 2-3 max, tout en prévoyant d’arrêter définitivement une fois le déménagement effectué. Une fois mes moyens financiers retrouvés, je suis décidé à apporter un soin tout particulier à ma nutrition. À ce sujet, je suis repassé au-dessus de la barre des 70 Kg, non sans difficulté.

Sur le plan de la santé, j’ai pris au même moment la décision de stopper net toute l’énergie que je dépensais à m’inquiéter d’un diagnostic que je n’arrivais de toute façon pas à obtenir. Depuis, les douleurs se sont très sensiblement apaisées, j’ai revu ma neurologue, ma rhumatologue ainsi qu’un nouveau psychiatre qui ont tous appuyé fortement l’idée que mes douleurs pouvaient être de nature totalement psychosomatique. Pour ceux et celles qui ne seraient pas familier(e)s avec ce terme : il caractérise des symptômes physiques qui affectent un organe ou un système physiologique et dont les causes sont essentiellement émotionnelles ou psychiques. En somme, plus j’irai mieux, mieux ma santé se portera. Je ferai tous les examens complémentaires afin de m’en assurer lorsque mon déménagement sera effectif.

Chose essentielle : j’ai appris à surmonter mon angoisse liée au travail qui paralysait ma situation sociale depuis 3 ans. Je n’arrivais plus à m’impliquer à nouveau professionnellement, alors pour remédier à cela, j’ai progressé pas à pas, au travers d’emplois qui ne me renvoyaient pas à de trop grandes responsabilités. Ainsi, je fais des missions d’intérim régulières depuis 4 mois. En vérité, pas dans un but économique, car l’argent que j’en retire ne fait que financer les agios bancaires, frais de dossiers, malus et autre courrier d’huissiers. Mais je me suis forcé la main pour acquérir à nouveau une discipline d’esprit. Les tâches qui m’incombaient m’importaient peu, même si j’ai pris soin de ne pas l’ébruiter, car je craignais l’image médiocre que cela pouvait renvoyer de moi. L’important est que j’ai fait le nécessaire pour en quelque sorte, “hacker” progressivement les mauvais raisonnements systémiques qui avaient pris racine dans ma psyché. Je n’en suis pas peu fier tant cette incapacité latente était génératrice de troubles anxieux. Je vous l’annonce donc : me voilà à nouveau en mesure de relancer mon activité première, et c’est effectif immédiatement.

Je pourrais développer encore bien davantage, mais si je devais résumer le plus simplement possible : durant ces trois années, le jeune homme que j’étais est mort. De cette épreuve, un homme est né. C’est une vision qui pourrait vous paraître naïve, mais vous savez, j’ai tellement flirté avec mes limites, que j’ai fini par apprivoiser l’essentialité de ce que je suis. J’ai beaucoup grandi, énormément, un peu vieillit aussi, et même si c’est un “lieu commun”, je peux affirmer que je sais désormais ce que je suis devenu comme ce que je veux.
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  • Aujourd’hui, l'importance de votre soutien :
Si vous m’avez lu en totalité, vous aurez sans doute compris qu’au moment où vous lirez ces lignes, j’ouvre une toute nouvelle page de ma vie. Vous aurez aussi compris que malgré mes inconstances et mes instabilités passées, j’ai tout donné, tout sacrifié pour m’en sortir et faire éclore de mes épreuves un homme aux aspirations nouvelles.

Néanmoins, j’ai encore besoin de clore définitivement cette parenthèse éprouvante de ma vie, et c’est là, tout le sens de cette cagnotte. Pas de méprise cependant, j’ai parfaitement conscience que la somme dont j’ai besoin est colossale. Elle représente le prix de trois années d’immenses difficultés sans véritables revenus. J’ai également bien conscience que la période actuelle est financièrement difficile pour beaucoup d’entre nous. Si vous êtes touché par mon témoignage, pour autant, ne vous mettez pas en danger. Préférez partager cette cagnotte et propagez la nouvelle quant à la reprise de mon activité professionnelle en tant qu’assembleur PC.

Je souhaiterais également que vous parveniez à comprendre que l’existence même de cette cagnotte est une immense victoire pour moi, car elle démontre une soif de vitalité retrouvée. J’aurais techniquement pu l’organiser bien plus tôt, et j’aurais peut être dû, mais comprenez que pour la créer, j’avais besoin de légitimer ma demande de soutien financier par un aboutissement dans ma reconstruction. Sans quoi, elle m’aurait certes aidé à survivre, mais pas véritablement à tourner cette page de ma vie. Également, c’était essentiel pour moi de m’assurer d’être en mesure de travailler à nouveau, sans quoi, soutenir mon regard dans le miroir aurait été laborieux. Vous savez tout.

Ainsi, c’est donc très humblement que je fais appel à votre solidarité et votre générosité...

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L’argent qui sera récolté sera sciemment utilisé avec deux objectifs :
  • 1 : Contribuer à financer mon déménagement courant Novembre (excessivement urgent).
  • 2 : Contribuer à m’aider à rembourser l’accumulation de mes dettes afin que je puisse m’assurer d’un nouveau départ enfin libéré de tout le poids lié à ces dernières.

Voici les détails :
  • 1 : Déménagement - S’il s’agit d’un propriétaire indépendant ou d’une agence, le montant alloué varie très sensiblement en fonction des prérequis de l’un ou de l’autre. Le décompte peut néanmoins se faire comme ceci :
  • Premier loyer = ~800€ | Caution de 1 ou 2 mois = 800 à 1600€ | Frais d’agence = ~700€ | Location du camion + essence = 500 à 600€. Si du reste, vous vous demandez, à juste titre, comment je peux trouver un appartement dans ma situation, et bien en utilisant des techniques détournées comme beaucoup d’entre nous. Le déménagement couterait au total, de 2100€ à 3700€.

  • 2 : Mes lourdes dettes - Par souci de transparence et d’authenticité, je mets à votre disposition les factures et documents originels (accessibles en cliquant sur les montants), avec néanmoins les informations sensibles floutées. Ainsi, le décompte est le suivant :
  • Loyers de retard = 2757€ | Assurance = 85€ | Banque = 531€ | Bouygues = 165€ | EDF = 839€ (cela fait 7 mois que je suis en “électricité limitée”, comprendre que je ne peux même plus allumer la plus petite de mes plaques à induction au-dessus de la valeur “6", sinon les plombs sautent). Le montant de mes dettes s’élève à 4377€.
Le montant total correspond donc à [ 6477€ ] pour la tranche basse, et à [ 8077€ ] pour la tranche haute. Aussi, si par je ne sais quelle sombre sorcellerie, la récolte devait dépasser son objectif, alors sachez que je reste redevable auprès d’une poignée de personnes (qui me laissent tout le temps à disposition nécessaire). J’utiliserais alors ces fonds à la fois pour m’acquitter de cela, mais aussi pour investir dans du nouveau matériel pour le travail.
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  • En conclusion :
À l’instant où j’écris ces lignes, pour être tout à fait transparent avec vous, j’ai beaucoup de mal à croire que je puisse à travers vous réunir une telle somme. À l’échelle d’une vie, 8000€ c’est certes peu, mais à mon échelle actuelle, c’est le prix d’une tranquillité d’esprit pour laquelle je me bats depuis maintenant bien trop longtemps. J’espère que vous pourrez m’aider et le cas échéant, sachez que vous avez d’avance ma plus authentique reconnaissance.

Si vous ne pouvez ou ne voulez pas contribuer à cette récolte de fonds, mais que vous souhaitez néanmoins contribuer à cet effort commun, n’hésitez pas à la partager sur vos réseaux sociaux respectifs, ce sera déjà beaucoup, vous savez. Vous pouvez également retweeter à la fois le tweet d’annonce de cette collecte, mais également le tweet d’annonce de ma reprise d’activité professionnelle (qui sera publiée de façon imminente).

Pour le reste, j’ai des projets professionnels et personnels plein la tête, mes ambitions sont nettement plus élevées qu’avant, et j’espère que vous m’accompagnerez pendant que je les réaliserai.

Je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de me lire, je me suis livré à vous tout en prenant soin d’éviter de tomber dans la psychothérapie à ciel ouvert. J’espère être parvenu à vous retransmettre l’essence de cet accident de vie avec l’authenticité adéquate. Enfin, pour conclure, si vous traversez une étape très difficile, qui que vous soyez, vous pouvez venir sur le discord de ma communauté (par ici), croyez-moi, vous y trouverez désormais toujours une oreille pour vous écouter.
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  • Remerciements :
Sans pour autant que les personnes suivantes prennent la pleine mesure de ce que je traversais, elles m’ont permis spontanément, par des gestes parfois isolés et désintéressés, de retrouver de l’oxygène alors que j’étouffais. Je citerai de façon non exhaustive : SuperZouloux, Damdam, MisterMv, Best marmotte, Ishofen, Yotsuya, David, Auron, Asmithan, Démosys, Appoline, Ataraxist ou Greg Madison.

Et puis il a ceux qui se sont véritablement humainement impliqués, qui se sont montrés très généreux, tous à leur façon. Évidemment, impossible de ne pas citer Raie de boule, Fowan, Hika, SuperBrioche, Anthoolit, Monsieur flop, Denis, Gandjo, Baron et ThibMTB. Je vous considérerai toujours comme mes amis, car vous avez contribué à me sauver la vie, chacun à votre façon à des moments clés.

Plus globalement, merci infiniment à toute ma communauté. Ainsi qu’à toi, mon Éden.

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